Peut-on s'aimer encore quand on ne s'aime plus?
Nous prenons parfois des chemins de vie qui nous éloignent de ceux que nous avions choisis pour nous accompagner et nous donner la main..
La rupture peut-être brutale, progressive, réciproque ou unilatérale; un jour, on se réveille, et l'on décide qu'à ce carrefour il va falloir se quitter.. Difficile décision, douloureuse, tant pour celui qui la prend, mais beaucoup plus pour celui qui la subit..
Est-ce à dire qu’il y a forcément un persécuteur et une victime??
Hormis les cas extrêmes, je crois pouvoir dire que le désamour, le détissage d’une relation n’est jamais le fait d’un seul.. Rien n’est vraiment tout blanc ou tout noir, et si je crois l’autre coupable de m’abandonner, où alors plaçai-je ma responsabilité?? Quelle image ai-je de moi-même et de ma capacité créative??
Et moi, qui ai des scrupules à partir (et qui ne suis d'ailleurs jamais parti), suis-je vraiment persécuteur?? M’accorderai-je tant de pouvoir?? Ai-je si peu confiance en l’autre pour me croire indispensable??
Puis le temps passe, et avec lui la colère, le dépit, le chagrin s’estompent, dans la plupart des cas.. Car, helas, il arrive que ls choses perdurent de longues années..
Les batailles de pension, de partage, de garde d’enfants, ne sont pas totalement résolues ou reviennent à la surface de façon récurrente, quand une dépense exceptionnelle survient, quand un emploi du temps force à une modification de ce qui était planifié..
Qui est l’autre alors pour moi?? devient-elle une étrangère, voire une ennemie??
N’est-elle pas celle que j’ai choisi (ou qui m'a choisi) un temps, avec laquelle j’ai vécu des moments inoubliables, comment arriver à passer le cap et à me dire que cette relation m'a probablement permis d’évoluer??
A mon sens, le lien est indéfectible, quoi qu’il arrive, dans les coeurs, dans les souvenirs.. Un jour, je peux me dire: il y a cette part de moi qui bataille pour qu’il y ait du foin dans le râtelier, pour ses enfants, pour sa vie; et puis, il y a cette autre part, qui regarde avec les yeux du soi, cette part qui remercie l’autre d’avoir été là pendant tout ce temps partagé, d’avoir été celui ou celle qui m’a permis d’avancer, d’avoir été, un peu plus que les autres rencontres, un maître pour moi.. Cette part là, c’est celle qui me permet de remercier l’autre, malgré toutes les batailles, passées et présentes.. C’est celle qui me permet de remuer les souvenirs les plus doux sans regret ni amertume, d’avoir même envie parfois de l’embrasser et de lui dire comme c’est bon de se retrouver.. Pourquoi le temps est si long à cicatriser les plaies et à arriver à cet état d'esprit??
Il ou elle restera toujours ce partenaire privilégié: ce n’est pas une histoire d’enfants ni de gros sous; c’est une histoire d’adultes. Ce n'est pas une histoire de grandeur d'âme ni de pardon; c'est juste une histoire d'amour qui continue, différemment.. Si mes souvenirs sont exacts, il me semble que c'est Descartes qui affirmait qu'un nouvel amour en chasse un ancien.. Quand ce nouvel amour va t'il se manifester?? r.
Les personnes que nous rencontrons, même un bref instant, ne sont pas sur notre chemin par hasard; à fortiori nos compagnons de vie.
Même si aucun enfant ne nous relie, la relation est de tout temps, elle m’a construit un temps, et je suis toujours dans le continuum de cette histoire.. Ma personnalité est telle qu’elle est aussi parce que j’ai fait cette rencontre, parce que j’ai vécu cette relation.. Le but etant principalement à tenter de rendre conscience de ces evidences de bon sens.. C'est la le vrai combat, la douloureuse démarche..
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