André Comte de Sponville :
"On m'a rapporté qu'un jour, Malraux interrogea un vieux prêtre , pour savoir ce qu'il retenait de toute une vie de confesseur, quelle leçon il tirait de cette longue familiarité avec le secret des âmes...Le vieux prêtre lui répondit : -Je vous dirai deux choses : la première, c'est que les gens sont beaucoup plus malheureux qu'on ne le croit ; la seconde, c'est qu'il n'y a pas de grandes personnes."
C'est beau non?? Le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret. Nous sommes ces petits enfants égoïstes et malheureux, pleins de peur et de colère..
Enseignement Yogi..
Quatre comportements intérieurs définissent l’ignorance et les souffrances des hommes:
- Le sentiment d’individualité. Face au succès: "Je suis intelligent" ... face à l’échec: "Je n’y arriverai jamais."
- L’attachement au plaisir: la recherche du perpétuel contentement comme seul objectif.
- La complaisance dans la dépression: la hantise de souvenirs malheureux qui incite à se venger et à s’opposer à son entourage.
- La peur de la mort: le besoin maladif de se cramponner à son existence, preuve de son individualité.. Plutôt que d’accepter de vivre jusqu’à la mort en profitant de la vie ici-bas pour mieux développer son être.
Les gens qui sont dépressifs ou malheureux depuis l’enfance ont vécu des traumatismes, quels qu’ils soient qui les ont déformés trop tôt et ils se sont construit avec. Ils ont gardé leurs peurs d’enfants..
Quand on vit dans la dépression depuis toujours, depuis qu’on est enfant, on a du mal à imaginer le monde autrement que par son prisme déformant..
Il est étonnant comme les autres nous paraissent "petits", comme leur bonheur nous paraît écoeurant..
On pense souvent qu’on préfère rester des écorchés vifs à souffrir que rentrer dans cette masse de décérébrés qui nous paraissent si fades et sans intérêt.. En plus ces gens qui nous semblent dégouliner de mièvrerie et qui passe leur temps à nous dire que tout ira mieux et qu’après la pluie le beau temps... n’ont pas la moindre idée de la connerie que ça représente pour nous; Ca nous met en colère et nous conforte dans l’idée qu’on ne doit surtout pas abandonner notre souffrance qui est devenu notre identité propre et nous différencie de cette masse gluante..
Une caractéristique des dépressifs est d’être tournés sur eux-mêmes et de ne plus voir l’extérieur comme il est réellement.
Quand ils trouvent que le bonheur des autres est écoeurant, ils ont des œillères qui leur interdisent de voir que personne n’est parfaitement heureux, les gens font semblant, bien souvent, pour rentrer dans la norme, par politesse, pour que la vie soit possible en société, etc..
Mais qui peut dire qu’il est parfaitement heureux???
Nous avons tous nos démons, nos problèmes et nos névroses.. Nous les traitons de façon différente en fonction de notre caractère.
La peur d’être abandonné, est une peur d’enfant qu’ils ont gardé..
Alors ils adoptent un comportement qui fait qu’on les abandonne... pour se rassurer, en quelque sorte, parce que ce ne sont pas les autres qui ont décidé de partir mais eux, qui ont choisi qu’ils partent..
On préfère devenir renfermé et rester seul et se dire qu’au moins, on sait pourquoi on l’est... seul.
Parce que finalement, nous avons un énorme besoin d’amour et qu’on ne peut s’empêcher de le rechercher... jusqu’au moment où notre nature nous rattrape et nous fait fuir ou fait fuir l’autre.. Mais le paradoxe est que c’est cette solitude et toute la souffrance qu’elle implique qui nous rend si malheureux..
La culpabilité est une autre "peur" d’enfant.
Les enfants portent sur eux la faute des autres, les parents ou les proches qui n’ont pas su les rassurer ou les protéger.. Un enfant se sent toujours coupable des malheurs de ses parents ou des proches ou même des ancetres parfois.
Quand on porte le poids d’une culpabilité trop lourde pour nous et qui nous enferme dans la solitude, qui nous enchaîne, on croit qu’on ne vaut rien et que l’on ne peut que déranger ou faire du mal aux autres.. Et paradoxalement, on pense que les autres sont trop bêtes pour nous comprendre, on fait un complexe de supériorité en les méprisant... alors qu’au départ, ça part d’un complexe d’infériorité... Tellement plus réaliste..
Au final, on a le sentiment d’être nul, moche et sans valeur et qu’on ne mérite pas l’attention des autres, quoi qu’on fasse. Alors on préfère mépriser les autres pour moins ressentir le manque ou pour justifier cette réaction de rejet..
Il arrive un moment où ce malheur que nous portons fait tellement partie de nous que nous pensons qu’il "est nous". On finit par penser que sans lui, nous ne serions plus nous-même et que nous rentrerions dans la masse de ces gens heureux qui nous écoeurent tant..
On pense aussi que ces "démons" ou "bête", peu importe le nom qu’on leur donne, deviennent notre combat et que sans eux, nous ne serions plus rien et que nos vies deviendraient insipides..
Je crois que quand on a été dépressif, on le reste.. Un peu comme les alcooliques.
Mais de la même façon, je crois que si on doit se choisir un combat.. Il faut choisir celui de la vie.
Contrairement à ce que pense beaucoup de dépressifs, le combat qui mène à s’en sortir et aller vers la vie et découvrir sa vraie personnalité est plus dur que celui de rester dans la dépression.
Loin de moi, l’idée de faire une leçon en disant ça. Je ne le sais que parce que je l’ai vécu et que je le vis encore.
Les rechutes font encore plus mal, mais le combat quand on veut le mener est gratifiant.
Bien plus que celui de rester prostré.
Je sais aussi que les degrés de la dépression est différent en fonction des personnes et pour certains, c’est plus difficile que pour d’autres. Et encore une fois, je n'ai le droit de juger personne.. Ce n’est pas convenable..
Je ne connais, hélas, pas de recette miracle pour se guérir, mais je crois (et c’est connu) qu’il faut d’abord le vouloir.. On a parfois un déclic comme l’arrivée d’un enfant, ou le retour de l'amour..
Et quand on commence à comprendre que nous ne sommes pas celui ou celle que nous croyons, la vie change, en effet...
Mais nous ne perdons pas nos particularité et notre personnalité, bien au contraire. Parce que nous sortons enfin de la masse grise des gens et nous prenons nos vraies couleurs..
La dépression ne donne pas de talent aux artistes... C’est parfois les blessures qu’ils portent en eux, oui... Mais il n’est nullement nécessaire d’être dépressif pour avoir du talent. Au contraire, il vient s’ajouter aux blessures que l’on garde toujours en soi, une nouvelle vision des choses qui ne fait que développer le talent..
Se démarquer et sortir de la masse, c’est apprendre le bonheur, parce que quand on regarde bien les autres, je crois qu’il y a peu de gens qui soient doués pour le bonheur.
Je ne suis qu’au début de mon apprentissage mais j’avoue que je préfère le bonheur et la vie, car dans la logique fondamentale des choses, on ne se complet jamais vraiment dans la depression et la tristesse..
En revanche, je ne reprocherai pas à quelqu’un de déprimer. Je garde en moi la douleur qui me fait éprouver de la sympathie pour les dépressifs..
Et j’en profite pour dire tout le mépris que j'ai envers la "dictature du bonheur" que notre société voudrait nous rentrer dans le crâne et qui devient tellement à la mode. Parce que ça non plus, ce n’est pas la vie..
Pour moi, la souffrance et le bonheur font partie de la vie au même titre.
Mais... Cela reste une évidence.. Le bonheur dans sa dimesion généraliste demeure notre objectif, notre idéal supreme.. Si une recette existe, pourquoi les gardiens de ce temple persistent à jalousement garder le secret??
RL.
lu dans un livre de Comte-Sponville, mon philosphe préféré...
"tu peux laisser passer les oiseaux de la tristesse au-dessus de ta tête mais ne les laisse pas faire leurs nids dans tes cheveux."
Rédigé par : USMAR | 02 mai 2007 à 09:34
Pour lutter contre ça :
''Il suffit d’entrer dans le vécu de la dépression pour éprouver et comprendre l’effondrement du sens de l’existence dans l’absurdité.''
Je fais ça :
''C’est seulement quand je me donne corps et âme à chaque instant que j’ai le sentiment que la Vie est une aventure pleine de sens. L'existence et l'essence sont simultanées.''
Rédigé par : Philippe Picon | 01 juin 2007 à 09:11
je vient de lire la déscription de la dépression et je me vois en façe dans ce que je lis c est effrayant.
La vie n est pas rose ici bas, mais pour certains d entres nous elle est devenue un enfer ... j en suis
B
Rédigé par : bisounours | 31 janvier 2008 à 19:51
Je me suis retrouvée ici en cherchant des documents et je te réfères un site merveilleux ...
http://www.eternelpresent.ch/mental.html
Prends soin de toi!
Terry:)
Rédigé par : Terry | 16 février 2008 à 18:52
Bonjour!
je vous la souhaite aussi: L'Embéllie...
http://www.deezer.com/#music/album/287850
Rédigé par : Nab. | 18 avril 2009 à 17:47